Cure thermale Aix les Bains
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Aix-les-Bains sous tension : l’économie thermale en péril

Curistes fidèles, propriétaires d’un studio meublé, commerçants de quartier, restaurateurs ou tout simplement Aixois, vous le savez : ici, l’eau soigne la santé pour certains et … le porte-monnaie pour d’autres. Depuis toujours. Mais aujourd’hui, ce royaume de l’eau chaude, ce territoire bâti sur le souffle des sources, pourrait bien voir ses fondations s’éroder car le gouvernement envisage de réduire drastiquement le remboursement des cures thermales. Et ce n’est pas qu’un petit frisson passager : c’est une onde de choc.

Le thermalisme à Aix-les-Bains : pilier historique et économique

Aix-les-Bains n’est pas seulement une jolie ville au bord du lac du Bourget. C’est la quatrième station thermale de France. Chaque année, des dizaines de milliers de curistes y viennent soulager arthroses, voies respiratoires, affections diverses — et, dans le même temps, faire tourner une machine économique bien huilée.

Deux grands établissements y règnent : les Thermes Chevalley (Valvital) et les Thermes de Marlioz, ce dernier spécialisé dans les voies respiratoires et les affections des muqueuses bucco-linguales. À eux deux, ils accueillent plusieurs dizaines de milliers de patients chaque saison.

Mais autour, gravitent tout un écosystème : hôtellerie, meublés de tourisme, restaurants, taxis, commerces. Louer un studio pour trois semaines de cure était une garantie pour bien des particuliers. Une économie locale invisible, mais bien réelle.

Une annonce qui fait l’effet d’une douche froide

Début novembre, le gouvernement a évoqué un projet de décret visant à ramener le taux de remboursement des cures thermales à 15 % pour tous, même les patients en Affection Longue Durée. Objectif : économiser 200 millions d’euros. Soit, presque tout le budget annuel consacré à ces soins.

Une annonce brutale, sans concertation, qui suscite l’incompréhension. Florian Hugonet, Directeur du Domaine de Marlioz, alerte : « Le thermalisme n’est pas un loisir : c’est un soin, reconnu pour ses bénéfices médicaux. Cette mesure fragilise l’accès aux cures pour des milliers de patients, souvent parmi les plus vulnérables. Elle met aussi en péril une économie locale entière ».

Et il a raison : le déremboursement pourrait sonner le glas d’une filière déjà fragilisée par les crises sanitaire et inflationniste.

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Qui va « trinquer » ?

  • Les patients : pour beaucoup, financer une cure sans remboursement est impensable. Résultat : renoncement aux soins, alors même que les études scientifiques montrent leur efficacité.
  • Les établissements thermaux : la part des curistes conventionnés est majoritaire. Sans eux, le modèle économique s’effondre. Même Marlioz, qui a investi 12 millions d’euros depuis 2018, s’interroge sur la viabilité future.
  • Les hébergeurs : les petits propriétaires qui louaient en saison à des curistes sur trois semaines vont voir fondre leur clientèle fidèle.
  • Les commerçants : pharmacie, boulangerie, marché, taxi, coiffeur … tous bénéficiaient indirectement de la présence des curistes.

Un effet domino sur tout le territoire

Le secteur thermal génère 4,8 milliards d’euros de retombées économiques par an en France, dont 80 % dans les zones rurales. Un emploi en cure = 2,9 emplois sur le territoire. À Aix-les-Bains, c’est simple : si les cures s’effondrent, c’est toute une ville qui devra se réinventer à marche forcée.

Et ne croyons pas que les économies seront au rendez-vous : un curiste qui ne soigne pas son arthrose en cure reviendra plus vite vers des traitements coûteux (IRM, médicaments, hospitalisation). L’Assurance Maladie économisera d’une main pour dépenser plus de l’autre.

Entre résistances locales et incertitudes nationales

Les professionnels du thermalisme s’organisent. L’Association Nationale des Maires de Communes Thermales (ANMCT) et le Conseil National des Établissements Thermaux (CNETh) tentent d’obtenir un dialogue avec le gouvernement. Mais le temps presse. La saison 2025 pourrait être la dernière « normale » avant un basculement.

À Aix-les-Bains, chacun retient son souffle. Les investissements des dix dernières années, publics comme privés, pourraient être réduits à néant si la clientèle s’évapore.

Et maintenant ? Que faire ?

  • Pour les curistes : se renseigner auprès de leur complémentaire santé, alerter leurs élus, défendre leur droit à un soin efficace.
  • Pour les loueurs : penser à diversifier leur offre, viser le court séjour, le tourisme bien-être ou sportif.
  • Pour les élus locaux : défendre un modèle économique unique, miser sur la diversité des attraits (lac, montagne, culture) pour maintenir l’attractivité.

Une ville sous tension, un modèle à défendre

Le thermalisme, à Aix-les-Bains, ce n’est pas du folklore ni un luxe. C’est un service de santé, un moteur économique, un facteur de cohésion sociale. Et si demain, on débranche la prise, c’est tout un écosystème qui s’effondre.

Alors oui, on peut rire jaune en se disant que l’eau chaude ne fait pas le printemps. Mais à Aix-les-Bains, elle fait vivre des milliers de personnes. Et ça, ce n’est pas qu’une question de remboursement.

FAQ

Les cures thermales vont-elles vraiment être déremboursées ?

Un projet de décret prévoit de faire passer le taux de remboursement à 15 % pour tous. Ce n’est pas encore effectif, mais l’inquiétude est vive.

Pourquoi cela pose-t-il problème ?

Parce que cela rendrait les cures inaccessibles pour beaucoup, fragiliserait les établissements thermaux, et par ricochet, l’économie locale.

Aix-les-Bains est-elle particulièrement concernée ?

Oui. C’est la 4e station thermale de France. De nombreux emplois, logements saisonniers et commerces dépendent des curistes.

Peut-on encore faire quelque chose ?

Oui : se mobiliser, interpeller les élus, soutenir les initiatives locales pour défendre le thermalisme comme soin reconnu et utile.

Habitant et passionné du Lac du Bourget, j’explore les plages, randos et bons plans de la région pour partager une vision locale et authentique.

    1 Comment

    • Tietie007 17 novembre 2025

      Si cette mesure passe, ça va être la catastrophe pour les villes thermales !

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